LA TAPISSERIE AU XIV° SIÈCLE                        37
Les cinq dernières pièces, commandées lors du mariage de Catherine, deuxième fille de Philippe, avec Léopold d'Autriche, coûtèrent 1,200 francs.
L'Histoire du fils du roi de Chypre en quête d'aventures, quinze aunes sur trois et demie, payée 320 francs, en 1389.
L'Histoire de la Conquête de Babylone par Alexandre le Grand, 650 francs (1392).
Deux tapisseries : l'une à image de chasse, l'autre nommée les Souhaits d'amour, livrées en 1393,, au prix de 400 francs.
En 1395 : le Crucifiement, le Mont Calvaire et la Mort de la Vierge. Ces trois dernières pièces, estimées 900 francs, furent offertes au roi d'Angleterre par le duc de Bourgogne afin de le rendre favorable à un accommodement avec la France.
La môme année, Dourdin vendait à Philippe le Hardi une ta­pisserie des Neuf Preuses. À en juger par le prix, 2,000 francs, elle devait être de toute beauté. Citons encore VHistoire de Char­lemagne, VHistoire d'Ésaù et Jacob, l'Histoire de Parceval le Gallois, le Château, de Franchise, et surtout un tapis de l'His­toire de Bertrand du Guesclin, dont le payement date aussi de 1395.
En 1396, le même tapissier livra une Histoire de Hector de Troie, envoyée en présent' au grand maître de l'ordre Teuto­nique, en Prusse; en 1398, deux tapisseries de l'Histoire des Mi­racles de saint Antoine, destinées au roi d'Aragon.
Une table d'autel, ouvrée d'or et de soie, sortie du même atelier, représentait l'Histoire des Trois Rois, c'est-à-dire les Mages.
Bien qu'il ait rarement mis à contribution les talents de Bataille, le duc de Bourgogne eut cependant quelquefois recours à son ha­bileté. En 1395, c'est l'année des plus importantes livraisons de Dourdin, Bataille vend au duc six tapisseries représentant : des Che­valiers avec des Dames, le Château de Franchise, réplique d'un motif interprété par Dourdin, l'Histoire de Godefroid de Bouillon, deux sujets de Bergers et Bergères, enfin un - tapis de Paris de Bertram de Claiquin ». C'est le sujet déjà traité par Dourdin. Nul témoignage de la popularité du héros des guerres contre les Anglais n'est aussi caractéristique. Quand on voulut adjoindre un dixième héros aux neuf, preux légendaires, on pensa tout de suite, et cela dès la fin du xiv° siècle, à la grande et patriotique figure de du Guesclin.